Catégorie: Blogue

En cybersécurité, l’un des plus grands défis est de repérer les menaces invisibles. Les attaquants n’agissent que rarement de manière évidente. Ils utilisent des techniques d’évasion subtiles pour se fondre dans l’activité normale, passer inaperçus et prolonger leur présence dans les réseaux. Connaître ces méthodes est essentiel, car plus un intrus reste caché longtemps, plus le risque et l’impact potentiel augmentent. Pour les organisations, comprendre comment les attaquants se dissimulent et savoir identifier une activité inhabituelle est crucial pour limiter les risques et renforcer la résilience.

L’évasion ne se limite pas aux logiciels malveillants sophistiqués. Elle est souvent liée à l’utilisation d’outils légitimes, de fonctionnalités système, de trafic chiffré, de code conçu pour contourner la détection ou d’activités réalisées à la périphérie du réseau. En identifiant ces méthodes, les équipes de sécurité peuvent se concentrer sur les comportements et les anomalies plutôt que de dépendre uniquement des signatures techniques.

Comment les attaquants se cachent : techniques clés

Living Off the Land

De nombreux attaquants utilisent ce qui est déjà présent dans un système. Cette approche est connue sous le nom de Living Off the Land Binaries and Scripts (LOLBAS). Plutôt que d’installer de nouveaux logiciels, ils s’appuient sur des utilitaires intégrés comme des scripts administratifs, des commandes système, ou même hébergent leurs outils sur l’infrastructure d’une autre victime. Puisque ces outils sont considérés comme fiables, c’est la manière dont ils sont utilisés qui révèle souvent une activité malveillante. Les attaquants qui exploitent une infrastructure compromise profitent souvent d’adresses IP ou de domaines crédibles, ce qui leur permet de contourner plus facilement les contrôles de réputation. Surveiller et comprendre comment des outils et ressources courants peuvent être exploités est essentiel pour détecter efficacement ces comportements.

Exploitation des logiciels libres

Les logiciels libres offrent aux organisations flexibilité, transparence et innovation communautaire. Ils peuvent cependant être détournés par des attaquants. Des utilitaires conçus pour la surveillance système, l’administration ou les tests de pénétration peuvent être réutilisés pour masquer des activités ou collecter des informations. Étudier ces outils permet aux équipes de sécurité d’anticiper les abus potentiels et de mettre en place des détections basées sur des comportements inhabituels plutôt que sur un blocage pur et simple.

Se fondre dans le trafic réseau

Les attaquants se cachent souvent dans le trafic chiffré. Comme la majorité des communications professionnelles sont aujourd’hui sécurisées, il est difficile de distinguer l’activité normale de l’activité malveillante. Des techniques comme le masquage de domaine ou l’usage de protocoles de tunnel inhabituels permettent de dissimuler les canaux de commande et les transferts de données au sein de connexions de confiance. Surveiller les modèles plutôt que le contenu est essentiel. Des méthodes comme l’empreinte Transport Layer Security (TLS) ou l’analyse du volume et du rythme du trafic peuvent révéler des anomalies sans déchiffrer les communications sensibles.

Activité sans fichier et en mémoire

Les solutions antivirus traditionnelles se concentrent sur les fichiers stockés sur disque. Pour échapper à la détection, les attaquants utilisent de plus en plus des techniques sans fichiers, exécutant du code directement en mémoire via des scripts ou des macros. Des outils comme l’Antimalware Scan Interface (AMSI) de Microsoft permettent aux produits de sécurité d’inspecter le contenu en temps réel, offrant une visibilité sur des activités qui pourraient autrement rester invisibles. Surveiller ces comportements est essentiel, car les attaques en mémoire précèdent souvent des actions plus visibles.

Infiltration à la périphérie du réseau

Une préoccupation croissante concerne l’infiltration des infrastructures réseau elles-mêmes, y compris les petits bureaux, les réseaux domestiques ou même les équipements des fournisseurs d’accès à Internet. Les attaquants peuvent utiliser des tunnels Generic Routing Encapsulation (GRE) ou d’autres techniques bas niveau pour établir des canaux cachés. Les petits réseaux étant souvent négligés, ils deviennent des cibles attractives. Une fois à l’intérieur, les attaquants peuvent observer le trafic, exploiter les ressources de la victime et se déplacer latéralement en cas de détection. Surveiller les routeurs, passerelles et tunnels inattendus est donc de plus en plus important pour détecter ces activités cachées.

Que peuvent faire les organisations

L’évasion est un état d’esprit plutôt qu’une technique unique. Les attaquants disposent de nombreuses façons de rester cachés et, bien que les exemples évoqués ci-dessus ne représentent qu’une partie des techniques utilisées aujourd’hui, les organisations peuvent cependant prendre des mesures claires pour faciliter la détection et limiter les mouvements des intrus. Elles peuvent notamment :

  • Considérer les outils intégrés comme à haut risque et surveiller les usages inhabituels.
  • Détecter les Tactiques, Techniques et Procédures (TTP) connues au sein de l’activité réseau et système.
  • Exploiter la visibilité en temps réel grâce aux protections compatibles AMSI, à la journalisation des scripts et à la surveillance de la mémoire.
  • Inspecter le trafic chiffré pour repérer les anomalies avec l’empreinte TLS, l’analyse des modèles de trafic et la surveillance du système de noms de domaine (DNS).
  • Auditer les routeurs, pare-feu et passerelles pour détecter des tunnels inattendus ou des modifications de routage.
  • Mettre en place des contrôles d’identité et d’accès stricts, limiter les privilèges administratifs et appliquer l’authentification multi-facteurs.
  • Établir des références pour les processus, le trafic réseau et les services système, et déclencher des alertes en cas d’écarts.

Pourquoi la sensibilisation est essentielle

Comprendre les techniques d’évasion montre que la cybersécurité ne se limite pas à bloquer les attaques en périphérie. Il s’agit aussi de reconnaître les comportements inhabituels au sein des systèmes et des réseaux, et de réagir de manière efficace.

Chez Hitachi Cyber, nous nous accompagnons les organisations pour repérer et protéger les points vulnérables exploités par les attaquants. Grâce à nos services de sécurité gérés 24/7, de renseignements sur les cybermenaces, à notre approche de cyberésilience et réponse aux incidents, nous apportons de la clarté dans des environnements où les attaques passent inaperçues. Comprendre comment les attaquants se dissimulent est la première étape pour les détecter et maintenir la continuité des activités en toute confiance.

Contactez-nous dès aujourd’hui pour découvrir comment renforcer votre cyberrésilience.

Partager cet article

  • Blogue

    - 6 août 2025

    Cyberattaques : le secteur manufacturier en première ligne

  • Blogue

    - 18 juillet 2025

    L’impact du projet de loi C-8 et des réglementations mondiales sur les organisations

  • Blogue

    - 17 juillet 2025

    Campagnes émergentes d’hameçonnage par SMS ciblant les banques des Caraïbes : ce que vous devez savoir

Voulez-vous planifier un appel de découverte?